• Metz fortifiée (19 septembre 2011)

    La Lorraine indépendante, Gabriel Henriot, 1923

    Une rapide campagne en Alsace, où, à l'exception de Strasbourg, les villes ouvrirent leurs portes, sembla donner au royaume de France cette frontière du Rhin toujours désirée ; mais le sentiment national fut plus fort, en Allemagne, que les haines de partis. Les confédérés avertirent Henri II de ne pas aller plus avant et, tandis que l'armée royale revenait en arrière, en s'emparant de Montmédy, Bouillon ou Verdun, un accord se fit entre Charles-Quint et les princes, à la suite duquel l'empereur put tourner toutes ses forces contre la France.

    Metz fortifiée (19 septembre 2011)

    N° 10 : église Saint-Martin-en-Curtis

    Citadelle

    Le 17 août 1552, le duc de Guise accourait à Metz, en toute hâte, pour fortifier la ville, dont les défenses étaient insuffisantes ; il avait avec lui des commissaires de l'artillerie et "des gens experts au fait des fortifications" ; des mesures énergiques furent prises ; les faubourgs, qui gênaient la défense, furent détruits et, avec eux, l'antique basilique de saint Arnould ; les tours des édifices, qui auraient put servir de point de mire à l'artillerie, furent rasées ; enfin la campagne fut dévastée dans un rayon de plusieurs lieues et les bouches inutiles renvoyées.

    Metz fortifiée (19 septembre 2011)

    Place Saint-Martin

    Metz fortifiée (19 septembre 2011)

    Metz fortifiée (19 septembre 2011)

    Le 19 octobre 1552, l'armée impériale, commandée par le duc d'Albe, vint mettre le siège devant Metz ; un mois après, l'empereur arriva en personne ; il y eut de la mollesse, chez les Impériaux, dans la conduite des opérations ; il y en eut, chez les Français, pour secourir la place. Le duc de Guise parvint cependant à tenir jusqu'en décembre ; au fur et à mesure que l'artillerie des Impériaux ouvrait des brèches dans les murs ou ruinait des ouvrages, les assiégés élevaient en arrière de nouvelles fortifications ; malgré l'avis de Charles-Quint, le Conseil s'opposa à un assaut général et comme les pluies, le froid et les maladies décimaient les assiégeants, la retraite commença le 26 décembre. Les assiégés n'osaient croire au succès et François de Guise écrivait à son frère "Ne me chantez plus par vos lettres que l'Empereur doive desloger d'icy et tenez pour certain que, s'il ne nous trompe bien fort, tant qu'il aura la vie, il ne voudra recevoir ceste honte d'en partir avant qu'il ne voye la fin, sy les forces de nostre maistre ne l'y contraignent."

    C'était cependant la retraite ; l'Empereur partit, le 1er janvier 1553, et Guise, qui fit une sortie le 6, prétend que sur les 60.000 hommes qui étaient venus assiéger la ville, 12.000 seulement purent s'en retourner avec Charles. Dans les environs de Metz, ce n'étaient que cadavres non enterrés, blessés à l'abandon, chevaux morts, chariots, tentes et bagages, jonchant le sol. L'humanité du duc de Guise, qui fit soigner les blessés ennemis, ajoute encore à sa gloire.

    Ainsi, les trois Evêchés restaient acquis à la France ; cette conquête qu'à tant de reprises les ducs de Lorraine avaient vainement tentée, le roi de France venait de la réussir après une courte campagne. Sans doute, le but que se proposait Henri II et qu'il annonçait au Parlement, cette reprise du "royaume d'Austrasie, héritage des Francs", n'avait pas été complètement atteint ; mais la réunion des Trois Evêchés à la France laissait prévoir d'autres conquêtes dans l'Est et l'autonomie de la Lorraine semblait, dès lors, singulièrement menacée.

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