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Art très subventionné et anti-catholique (30 octobre 2010)
Extraits du dossier de presse (NB. Les illustrations n'en font pas partie) :
Originaires de plusieurs continents, les dix artistes réunis ici abordent les relations complexes et souvent inextricables qui lient société et religiosité.
Les œuvres présentées dans Volando hacia la tierra / S’envoler les pieds sur terre explorent quelques sujets-clé : les structures rituelles employées pour interroger les représentations du corps social (Taller E.P.S. Huayco, Mona Vătămanu & Florin Tudor, Alexandre Vogler) ; le désenchantement et la rébellion de la psyché individuelle face aux dogmes religieux (Flávio de Carvalho, Ossama Mohammed et Valérie Mréjen) ; les actes d’iconoclasme et d’iconophilie en réponse à la présence omnisciente du pouvoir aussi bien politique que divin (Samuel Beckett, Cristina Lucas, José Alejandro Restrepo).
Dans la vidéo Más luz (2003), Cristina Lucas témoigne de sa visite aux confesseurs de trois églises de Madrid. Faignant d’être tiraillée par le dilemme d’être à la fois artiste et catholique, Cristina Lucas interroge subrepticement les prêtres, les questionnant sur le mépris absolu qu’a l’Église catholique pour l’art contemporain. Rien de nouveau évidemment pour le spectateur dans la manière dont le catholicisme est devenu l’un des principaux promoteurs de la paresse esthétique.
Le film offre un point de vue rare sur le manque de réflexion presque complet qu’a l’Église à ce sujet. Malgré l’avantage que leur confère la hiérarchie, les prêtres réussissent à peine à apporter une explication économique ou soi-disant éthique au manque de visées esthétiques de leur religion. Ils n’arrivent pas à percevoir la stérilité culturelle comme un symptôme de son obsolescence.
Il suffit de comparer leur désarroi à la rhétorique fleurie du pasteur protestant qui participe au film The Holy Artwork (2001) de Christian Jankowski où il improvise un prodigieux sermon sur le divin et l’esthétique, pour ressentir l’inertie du catholicisme trahie par son contact le plus superficiel avec la modernité.
Dans la vidéo Habla (2008), l’artiste met en scène une action dans un décor onirique où elle brandit un marteau, qu’elle utilise pour détruire une énorme statue de Moïse. À chaque coup de marteau, l’artiste interpelle le prophète des trois religions monothéistes, lui intimant l’ordre de se défendre: « ¡Habla! » (« Parle ! »).
Nous devons considérer la trinité masculinisante du Père, du Fils et du Saint-Esprit afin de comprendre que les Écritures s’expriment toujours dans la perspective du mâle dominant.
Le fait que Lucas attaque à coups de marteau une figure qui véhicule un archétype de l’ordre social catholique (Les Dix Commandements) est une tentative symbolique pour abolir l’héritage religieux tout entier, héritage sous la pression duquel nous travaillons, et qui est le pilier de la hiérarchie sexuelle.
Créé à la fin de la dictature militaire péruvienne (1968-80), le Taller E.P.S. Huayco est un collectif d’artistes opérant principalement dans l’espace public. Durant sa courte période d’activité, il réalise un certain nombre d’actions et d’œuvres (slogans, sondages, œuvres graphiques, installations au sol...) ayant pour objectif de choquer le « bon goût bourgeois ».
En 1979, le Taller E.P.S. Huayco revendiquait à travers le Festival Art Total Contacta – quatre jours non-stop dans l’espace public ouverts à toutes les participations reconnues ou expérimentales d’art, théâtre, poésie, musique, cinéma et artisanat - l’expérience artistique collective pour "promouvoir les luttes de libération en faveur du progrès social."
En août 2006, l’artiste Alexandre Vogler fut accusé par les habitants de Nova Iguaçu (Rio de Janeiro, Brésil) d’avoir répandu le mal dans la ville. Son délit : avoir peint à la chaux l’image d’un trident sur les flancs de la Serra do Vulcao (la Montagne du Volcan), juste derrière le Belvédère de la Croix. Cette œuvre était une commande publique.
Lindberg Farias, le maire de l’époque, déclara cependant que la municipalité n’était aucunement responsable du problème : “Quand j’ai su qu’il avait dessiné un trident, j’ai immédiatement ordonné qu’on l’efface. Il avait proposé d’écrire : « I love Nova Iguaçu ». Mais il a fini par mettre là ce symbole qui est un affront à la croix. Depuis que je suis enfant, j’ai toujours vu la figure du diable avec un trident à la main. Nous vivons dans une cité de Dieu.
Une semaine après, une pluie torrentielle s’abattit sur l’État et effaça l’image diabolique.
Avec la série des Expériences, F. de Carvalho met en pratique dans l’espace public la validité de différentes « théories » liées au phénomène de psychologie de masse, sous l’œil de la presse toujours préalablement convoquée. Ainsi pour Experiência no.3 (1956), il interroge les conventions réglant les manières d’agir et la perception « homme - femme » en portant un « nouveau look » de son invention créé pour les hommes d’affaires des métropoles tropicales : chemisette à manches courtes bouffantes, jupe et sandales. Dans les rues de Sao Paulo où il arbore cet ensemble, censé remplacer le costume classique qu’il juge anti-hygiénique, il créé le scandale. Pour Experiência no.2 (1931), F. de Carvalho remonte à contre-courant, et sans avoir ôté son chapeau, une procession du Corpus Christi, provoquant l’ire des croyants. Lorsqu’ils se lancent à sa poursuite aux cris de « Lynchez-le ! Lynchez-le ! », il est sauvé par l’intervention de la police.
La procession qui s’était formée se mit lentement en marche au son d’un cantique sans rythme. Des masses de gens, têtes nues, assistaient au passage de l’événement, ravis, saturés de bonté et d’autosatisfaction.
Je pris aussitôt la résolution de passer en revue le cortège en gardant mon chapeau sur la tête et en allant dans la direction opposée à celle qu’il prenait pour mieux observer l’effet de mon acte impie sur les physionomies des croyants. Ma taille, au dessus de la normale, me rendait plus visible, ce qui soulignait mon arrogance et me facilitait la tâche d’attirer l’attention. Au début, l’on me regarda avec étonnement.
J’entrepris immédiatement une série de flirts, choisissant, entre autres, deux jolies brunes, deux jolies blondes et deux laides de chaque type.
Lors de cette lecture, j'ai trouvé réjouissantes la pluie torrentielle qui a effacé l'image diabolique et la poursuite du blasphémateur par la foule.
Avec l'argent des contribuables (plus de 1 200 000 euros par an), le Frac Lorraine tente de faire l'apologie de ces blasphèmes et attaque de façon scandaleuse la religion catholique.
2 Commentaires
Commentaire écrit le dimanche 31 octobre 2010 à 13:07:13 (lien) Philippe à Blabla, c'est Roger Tirlicien, communiste, Conseiller Régional, Maire adjoint de Moyeuvre-Grande.
Commentaire écrit le dimanche 31 octobre 2010 à 06:15:47 (lien) BLABLA C'est énorme 1 200 000 euros/an ? Mais où avez vous vue ces chiffres ? Si tel est le cas, c'est énorme... vraiment énorme... bizarre, les administrations disent qu'elles n'ont plus d'argent : Mort de rire !!!!!!!!!!!!!!!!!! Qu'elle folie. Question : qui est le Président du FRAC Lorraine ?
« Belles façades, pas de bébé qui pleure... (30 octobre 2010)Et en plus, elles donnent l'heure ! (30 octobre 2010) »
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